Bernard Coulomb

  Notes sur les sculptures énigmatiques de Michel Kirsch

 

Les œuvres d’une simplicité apparente prennent le risque de passer inaperçues.
Ses sphères inégales, sorte de coques de noix, ne demandent qu’à livrer leur mystère pour peu qu’on fasse silence autour d’elles et sache écouter leurs respirations.
Comme nos jours qui passent s’empilent les ans des strates d’ardoises enfouissent nos mémoires en monuments.
Voici un mille feuilles dont la tranche déchire la lumière et y loge, tremblante sa part d’ombre. Il faut découvrir des secrets cachés dans les plis minéraux d’une colonne austère, altière, pierre d’angles, balise pour rêve vagabonds.
Au boulier du temps suspendu, ni simulacre ni affect: que la pierre grise – nue; paquets clos sur eux-mêmes, inviolables tumulus muets, froid silence que réchauffe l’acier.

Le travail de Michel Kirsch a le tord d’être évident pour un distrait qui pourrait en ponctuer un rayon de bibliothèque sans se rendre compte qu’au feuilletage des livres, tohu-bohu  de mots répond le feuilletage d’ardoises : proposition silencieuse pour un voyage introspectif.

 

Bernard Coulomb 2010